Ce matin nous sommes partis randonner sur la Rhune de Sare, finalement un peu trop tard et nous avons pâti d’une atmosphère lourde. La chaleur humide est écrasante.
Au sommet vue à 360 degrés :des Pyrénnées à l’océan. Un léger voile humide donne comme un air flou au paysage.
Nous croisons chevaux et moutons qui pâturent et de nombreux vautours. Mais à chaque fois, pas le temps de sortir le téléobjectif.
Puis nous rejoignons enfin la voiture.
Après un tour à la plage mes lunettes de soleil sont emportées par les vagues :coup dur.
Malgré la pluie de la nuit, les nuages sont toujours là au réveil… Aujourd’hui nous avons prévu d’aller dans les terres et nous commençons par Espelette !
Nous visitons l’atelier du producteur de piment et la boutique qui propose la visite de la production et des dégustations. Nous apprenons donc que le climat basque subtropical est très propice à la culture du piment. En effet, l’influence de l’océan et des Pyrénées garantissent un des plus hauts degrés de pluviométrie de France métropolitaine ! Et ça tombe bien car une fois le plan de piment planté il est interdit de l’arroser. Le cahier des charges de l’AOP est très contraignant:
>Pas le droit aux herbicides: on enlève les mauvaises herbes à la main
>La récolte commence au 1er Août et s’arrête au 1er décembre
> Le piment récolté est au minimum à 80 % rouge.
>pas d’arrosage
>Les cordes de piment contiennent au moins 20 piments de même calibre
>Chaque lot de poudre de piment est testée individuellement par un jury pour obtenir la certification en fonction de sa couleur de son odeur et de son goût .
Si 3 lots d’un producteur ne passent pas la certification une même année, ils sont interdits de production AOP pour 1 an( ça n’est jamais arrivé que 3 lots soient refusés). Quant aux lots qui n’ont pas l’AOP, le piment ne peut être vendu que comme exhausteur de goût pour 1 € symbolique du kilo( le piment AOP est à 90 euros du kilo).
On nous apprend aussi l’histoire du piment :le piment d’Espelette a été ramené par des marins basques du Mexique et il s’est plu dans le climat basque. Il a très vite été adopté notamment par les femmes basques pour remplacer le poivre, il se trouve à 4 au niveau de « piquant » sur l’échelle de Scoville, par comparaison le piment de Cayenne est à 8. On qualifie donc le piment d’Espelette de chaud et pas de piquant. Et il était à l’époque bien moins cher que le poivre.
S’ensuit une dégustation de gelée, de confiture de piment, de « ketchup » de piment, de caviar de piment, de tabasco. Puis des préparations au piment …
Les premiers piments rougissent20.000 pieds environ par hectare, et un maximum de 20 piments par pied
Puis nous visitons le village et mangeons des sandwiches à la tomme de brebis et à la longe de porc (pour moi) sur le fronton d’Espelette où une famille joue à la pelote.
Ensuite, nous nous baladons à Ainhoa, petit village basque classé parmi les plus beaux villages de France .
Puis nous arrivons à Sare à l’embouchure d’une grande grotte.
Cette grotte-créée par l’action de l’eau à la fin de l’ère glaciaire- s’étage sur plusieurs niveaux . Au niveau le plus haut : pas de peinture rupestre mais on a retrouvé des traces des homo sapiens notamment via des feux , des silex et des pointes de flèche. On ne peut pas savoir s’il y a eu des peintures- comme elle n’a cessé d’être utilisée les traces de peinture auraient pu être effacées.
Les autres niveaux nous permettent de voir l’action de l’eau et les traces de la présence des ours des cavernes, on y trouve aussi des espèces de chauves souris, d’insectes et de crevettes et d’autres mollusques endémiques du pays basque .
La grotte a continué d’être utilisée par l’homme après la Préhistoire pour de multiples usages:
rites , fabrication de fausse monnaie romaine, contrebande, cache et infirmerie pendant les guerres carlistes et la seconde guerre mondiale, pour récupérer du guano de chauve-souris pour fertiliser les sols…
Après la visite de la grotte nous visitons le pittoresque village éponyme , et nous nous baladons le long d’une voie romaine sur laquelle se trouvent des oratoires construits par des marins. Le temps nuageux, s’il donne un côté mystérieux au lieu, nous empêche de profiter de la vue sur les montagnes.
Une voie Romaine préservéeUn oratoire, lieu de prière et de recueillement pour les pêcheurs Chaque village et ville a son fronton
Après ces belles visites nous rentrons au camping, normalement il fait beau demain, nous monterons à la Rhune à pied d’Ascain
Réveil tardif à nouveau et un peu rouillé, le temps est encore maussade, ce qui n’aide pas à se lever. Nous partons visiter Bayonne, un bus passe devant le camping et nous y amène.
Nous parcourons les rues du grand Bayonne et pique- niquons dans le parc qui c’est installé dans les fortifications. Au menu :sandwiches jambon de Bayonne et fromage de brebis au piment d’Espelette.
Eglise du petit Bayonne
Puis nous franchissons la Nive et entrons dans le petit Bayonne. La Nive a la particularité de changer de sens, en effet comme Bayonne et a 4 km de l’océan, la Nive est sujette au flux et reflux de la marée donc selon l’heure à laquelle vous passez elle peut ne pas couler dans le le même sens. Dans le petit Bayonne nous visitons l’église l’univers qui s’est établie dans les remparts, en effet 80% des remparts de Bayonne on été conservés. Nous goûtons aussi du chocolat car Bayonne est une Capitale de chocolat, qui a été amené par les juifs persécutés par l’Inquisition espagnole et portugaise au XVII siècle.
Nous visitons ensuite le musée basque qui fête ses 100 ans cette année. Il a eu beaucoup d’importance dans la perpétuation d’une culture basque vivante et a de nombreuses innovations muséographiques.
Le musée Basque
On y retrouve des reconstitutions d’intérieurs, des peintures reconstituant des persécutions de l’inquisition contre des « sorcières » Basques, des scènes de danse et de sport, la pelote basque y est à l’honneur que ce soit à main nue, à raquette ou à la chistera.
Nous retournons dans le grand Bayonne pour visiter la splendide cathédrale gothique mais nous ne pouvons pas visiter le cloître qui est fermé pour une raison inconnue. Puis nous retournons à l’office du tourisme pour une visite de Bayonne en 60 minutes où nous en apprenons un peu plus sur son histoire, son édification, ses remparts. Bayonne est une ville très fortifiée et dense car on n’a pu y construire en dehors de ses remparts qu’au début du XX ème Siècle. C’est le point de rencontre entre le Gascon et le Basque.
Le grand Bayonne
Nous avons appris plein d’autres choses que j’ai déjà distillées plus haut notamment sur l’histoire du chocolat.
Nous rentrons un peu fatigués: piétiner en ville et dans les musées ça use!
Réveil difficile pour moi ce matin, en plus les nuages sont bien accrochés aux montagnes. On espérait pouvoir faire la Rhune, finalement je me rendors.
Après un petit-déjeuner sous un ciel maussade nous partons un peu avant 10 h pour faire le sentier côtier qui passe devant le camping. Nous l’emprunterons en direction Sud.
Vous pouvez ne pas voir la Rhune
L’office du tourisme nous a prévenu que suite à des éboulements et à la fragilité de la falaise, le GR a été décalé; en effet pour un sentier littoral il y a beaucoup de parties décevantes le long de route ou de rue.
Mais d’autres passages sont sublimes et nous laissent nous imaginer à quoi ressemblait le sentier côtier. Nous avons admiré de belles maisons, de belles formations rocheuses.
Crique de la pile d’assiette Baie de la Baleine Pointe sainte Barbe ,au Nord de la baie de St Jean de Luz
Nous arrivons à St Jean de Luz sur les coups de midi, j’en profite pour faire un petit plongeon et nous pique-niquons sur la plage. Puis nous nous rendons à l’office du tourisme pour savoir ce qu’il y a à voir à st Jean de Luz et connaître l’état du sentier côtier au delà de st Jean de Luz, elle nous indique qu’il est fermé ainsi que son contournement.
Nous décidons de tirer jusqu’à la pointe de Socoa et de visiter st Jean de Luz au retour.
La maison de l’infantLe Fort de Socoa
A St Jean de Luz, nous nous baladons dans la vieille ville et admirons notamment la maison de l’infante et les phares de Pavlosky.
Usés par la marche et par la chaleur étouffante nous rentrons par le bus à Bidart. Après un saut dans l’océan et une douche bien méritée, nous retournerons sur le début du sentier côtier pour manger dans l’un des restaurants du front de mer à Guétary. Nous partageons en entrée des sardines grillées puis Alexis continue avec d’excellent chipirones à la plancha et moi un thon snacké et sa purée de patates douces, un délice.
Seule déception de la soirée ,Alexis avait l’espoir d’un beau coucher de soleil, s’imaginant qu’il passerait en dessous des nuages et qu’il teinterait le ciel et la mer de rouge. Que nenni ! Il y a des nuages sur l’horizon, on voit le soleil paraître puis redisparaître avant d’atteindre l’horizon.
Aujourd’hui réveil matinal nous devons être à Hendaye pour 8h !
Nous embarquons à bord de catamarans de Explore Océan qui propose des croisières « cétacés ». Nous embarquons -non sans quelques frayeurs- la clef de la voiture a failli rester sur le contact.
Nous prenons la mer et nous nous dirigeons vers la fosse du Cap Breton qui « soulmine » ( le contraire de culmine) a -4000m. La fosse est un réservoir de biodiversité. En temps normal les observations de dauphins y sont très aisées. Nous observons quelques dorsales de poissons-lune, puis une dorsale d’espadon qui passe très proche du bateau.
Dorsale d’espadon Poisson-lune
Puis soudain une observatrice aperçoit des petites baleines à bec mais à peine le temps de faire le point sur elle aux jumelles et à la photo qu’elle plonge comme elles sont championnes d’apnée (jusqu’à 3h) on n’a pas pu les attendre. La photo prise par Alexis a permis de confirmer l’identification de l’espèce. A la demande de l’équipage il a transmis sa photo qu’ils ont publiée sur leurs réseaux sociaux!
Une belle mouette nous a rendu visite
Nous retournons direction Hendaye, toujours pleins d’espoir nous relevons du plancton et observons aux lunettes un physalie -il ne se passe que 2 jours entre l’état de plancton et sa taille adulte 30 cm environ.
Plancton de PhysaliePhysalie « adulte «
Du plancton à la méduse
Sur le retour l’équipe nous explique que c’est leur première sortie depuis mars sans dauphins. Il soupçonnent un gros bateau qui est à l’entrée de la fosse de Cap-Breton de faire des sondages de profondeur dans le cadre du passage d’une ligne à haute tension entre la France et l’Espagne. Si c’est le cas il est fort probable que le bateau envoie des fréquences qui auraient fait fuir les cétacés.
De belles maisons aux abords de Hendaye- Fontarrabia
Au vu de la déception ambiante, l’équipe propose en compensation que nous puissions refaire une sortie à leurs côtés . Mais malgré le peu d’observations nous avons eu une belle journée en mer et nous avons eu meilleur temps que sur la côte où des nuages semblent s’être définitivement accrochés aux Pyrénées. Une journée au large à guetter les moindres mouvements aquatiques c’est pas très physique mais c’est bien fatiguant !
Nous sommes rincés après une douche et un plat de pâtes réconfortant, nous n’avons même pas le courage d’aller voir le coucher du soleil, bon faut dire aussi que le ciel est bien gris donc c’est pas sûr qu’il y ait grand chose à voir…
Nous avions mis le réveil tôt pour faire le sentier du Littoral de Bidart à Hendaye mais quand il a sonné a 7h, on a su qu’on ne le ferait pas aujourd’hui. Après quelques heures de sommeil en plus, nous quittons le camping après notre petit-déjeuner pour profiter des navettes gratuites jusqu’à Ilbarritz. Nous profitons de la marée basse pour rejoindre Biarritz par le littoral le long de la célèbre plage de la côte des basques.
Vue depuis la plage de la côte des Basques
Puis, nous passons au Rocher de la Vierge, longeons le vieux port puis nous rejoignons le plateau de l’Atalaye . Nous prenons des sandwichs avec fromage du pays pour Alexis et jambon et fromage du pays pour moi. Nous nous promenons dans le centre de Biarritz, faisons un tour aux Halles. Puis nous allons jusqu’au phare tout en admirant les villas Basques.
Port Vieux et l’église qui le surplombePetite crique proche du Port Vieux Petite ruelle de Port Vieux Vue depuis le pharel’Office du tourisme a élu domicile dans une villa du XVIIIeme
Sur les coups de 16h, nous rentrons au camping, récupérons nos maillots et traversons la route pour rejoindre de plage.
L’architecture basque jusqu’aux abribus
Les rouleaux sont puissants, nous bénéficions d’une cure de marimer gratuit. L’océan c’est compliqué entre les marées et les vagues qui vous secouent dans tous les sens…
Puis nous rentrons tranquillement au camping pour manger. Chose incroyable, nous avons eu le temps pour la première fois de faire un jeu de société en camping : Azul de voyage approuvé !
Suite à notre échec de la veille ,on ne s’arrêtera pas à Lascaux vu que l’on est attendus au camping pour ce soir. Mais ce petit retour nous a permis de récupérer des oublis et de mettre en sécurité mon vélo dans notre box.
Après une long route dont la première partie semblait familière nous arrivons à Bidart vers 18h, dans un camping à taille humaine avec pour nous un bel emplacement ombragé. On plante la tente et on file à l’office du tourisme.
De retour au camping on prend notre pique- nique et on file à la plage de l’Uhabia juste en face du camping. On pose les pieds dans le sable et on se prend les premières deferlantes : c’est les vacances !
La plage d’Uhabia
Petit passage à la douche avant la fermeture des sanitaires à 21:30 et on retourne admirer le coucher du soleil et s’imaginer les rives du Maine de l’autre côté de l’horizon.
Vous allez pouvoir suivre le voyage et les vacances de Jeanne et Alexis. C’est moi Jeanne qui en serai narratrice la quasi totalité tes photos viendront d’Alexis.