Ce matin: coup de chance! Il ne pleut pas a notre réveil. Nous nous réveillons au son des passereaux. En allant au bloc sanitaire, nous tombons à deux pas de la tente sur un petit lièvre. Nous prenons notre petit déjeuner dans un chalet commun avec des tables de pique-nique, des fenêtre sans vitres mais avec des moustiquaires. ( Nous avons découvert cet espace commun ce matin en regardant le plan du camping)
Le temps que nous finissions de déjeuner la pluie est revenu. Nous allons aux chutes du Diable dans le prolongement de la chute Ste Anne.
Puis nous pique-niquons à l’abri au centre de découverte et de service.
Nous nous rendons au lac aux américains- petite balade familiale de 2,6km- sous une pluie qui s’est un peu intensifiée. Arrivés là-haut, nous ne trouvons pas le naturaliste qui est sensé faire des interprétations. Nous apprenons que finalement l’animation est annulée. Tout comme les contes ce soir… Le sort s’acharne à chaque fois qu’on veux faire une soirée-conte, une embûche se met sur notre chemin .
Nous nous rendons ensuite au parking du mont Ernest Laforce où nous faisons une petit pause dans la voiture au son de la pluie. On nous a conseillé de faire cette promenade en fin d’après-midi,on aura normalement plus de chance d’y voir des Orignaux.
Nous montons sous la bruine, a mi-chemin nous apercevons un coin de ciel bleu, l’espoir naît. 5 min plus tard nous sommes dans la brume, nous ne voyons pas plus loin que 10 m. Nous arrivons au belvédère et sa vu à 360 degrés on voit du blanc, du blanc. Nous faisons un panorama -hommage à Malevich (peintre du Carré blanc sur fond blanc). Nous nous obstinons un bon quand d’heure- 20 min, le ciel se dégage un peu on aperçoit fugacement le mont Albert puis la brume, et la pluie revient, on se rentre on n’aura pas vu d’orignaux …
Sur le chemin du retour le ciel se dégage. Nous profitons de cette éclaircie inespérée pour aller voir le lac, comme il est déjà tard pas de soleil sur le lac, mais de belles couleurs. Si le temps l’avait permis ça aurait été chouette de faire du canoë dessus.
Ce matin, je me suis réveillée avec un début d’ongle incarné et Alexis a mal au dos. En plus de la météo exécrable, notre séjour dans le parc National part sur de mauvaises bases…
Nous traversons une Gaspésie sous la pluie, nous faisons quelques hâtes à des belvédères, à une pharmacie et un fumoir de saumon.
Nous passons par Marsoui -ville d’origine de la famille du père de Gabriel.
Nous nous arrêtons à côté d’un joli petit phare en bois rouge de la Martre pour manger notre saumon fumé à chaud au sirop d’érable.
Nous arrivons au centre d’information vers 14:30, nous nous renseignons sur les balades, ce qu’ils nous recommandent avec le temps peu clément.
Nous optons pour aller voir la chute de la rivière Ste Anne et montons jusqu’au belvédère de saillie sur le début du sentier du mont Albert.
A notre retour, nous assistons à un temps de prévention pour préparer la randonnée, de bons conseils qui valent le coup d’ être répétés et qui sont une occasion d’échanger des conseils de balades.
Nous partons en vitesse monter la tente au camping, nous souhaitons profiter de la causerie prévue à 19h sur les caribous. Le camping est à une petite trentaine de km du centre de découverte, en chemin nous passons la barre des 3000 km. A l’arrivée: montage sous la pluie dans un sol très caillouteux, les joies du camping…
La causerie était très intéressante, les caribous gaspésiens sont en grand danger d’extinction au dernier décompte ils étaient 34…
Retour au camping: cuisine sous la bruine et repas au chaud dans la voiture.
Ce matin: réveil tardif, la fatigue commence à se faire sentir. On déjeûne, puis on se rend au Parc du Forillion. Nous décidons de faire 3 petites promenades échelonnées sur la journée plutôt qu’une grosse balade.
Nous avons commencé par le cap de Gaspé du micmac-gaspeg -bout-du-monde. C’est un petit sentier où nous avons pu voir la fin des terres. En chemin, nous avons vu quelques passereaux, une marmotte, un écureuil se faire rabrouer par un oiseau, des phoques et des oiseaux marins.
Puis, nous avons pique-niqué sur la plage de Penouille, le temps commençait à se couvrir mais j’ai fait une petite trempette quand même.
Après quelques courses à Gaspé pour le parc de la Gaspésie où nous nous rendons demain. Nous avons réservé 2 nuits mais la météo ne sera pas bonne. Alexis s’achète un pantalon de pyjama il ne m’a pas prise au sérieux quand je lui ai dit qu’on allait avoir froid en Gaspésie…
Puis, nous allons voir une chute- petite boucle de 1km.
Nous finissons par un pique-nique au Belvédère de Cap Bon Ami, le ciel bien couvert nous prive des belles couleurs du couchant mais le lieu est magnifique.
En revenant des douches, nous avons croisé un porc-épic qui se carapatait. Il traversait tranquillement le Belvédère quand deux touristes l’ont aveuglé avec leur lampe de poche, ça avance plus vite que ça n’y paraît.
Ce matin: un premier réveil à 4:50 pour observer le lever du soleil sur le rocher Percé, je me lève mais je reste dans mon sac de couchage. Nous nous recouchons.
Nous relevons vers 8:30, nous plions, puis nous allons nous promener sur le Mont St Anne les randonnées sont gratuites mais l’accès au Belvédère- une plate-forme vitrée est à 15$, tous les autres belvédères de la balade ne donnent ni sur Percé ni sur le rocher Percé.
A la redescente, nous nous arrêtons à la boulangerie qui fait du pain ressemblant à du pain français.
Nous nous arrêtons pour pique- niquer au Barachois une sorte de Marais Salant- habitat propice aux oiseaux- mais là, pas de chance on n’en observe peu, sans doute a cause du vent.
L’après-midi, nous visitons le centre d’interprétation de la culture Micmac-amérindiens faisant partie de la famille algonquine- peuple nomade qui s’est déplacé au fil des saisons. Il peuplait la Gaspésie à l’époque de Jacques Cartier. On y trouve des reconstitutions d’outils, armes et habitat de l’époque. Le guide amérindien nous en montre l’usage et nous fait expérimenter certains outils. J’ai fait partir un feu au silex et au charbon de tissus.
Un fumoir L’intérieur du fumoirL’intérieur d’un wigwam, l’habitat traditionnel de Micmac
Nous trouvons un camping au Cap aux Os. Nous nous installons sur la partie Belvédère où nous avons vue sur la baie de Gaspé mais nous ne pouvons pas approcher la voiture. Pour une fois nous avons un peu de temps:il est 17h et nous n’avons rien de prévu ce soir à part manger et faire un feu de camp.
Le feu part mais le bois que l’on a acheté n’est pas bien sec, il se consume sans faire de flammes…
On se lève de bon matin, les prévisions sont un peu meilleures que prévues, il fait grand beau et ça se dégraderait finalement à 15 h plutôt qu’ à midi. Nous avalons vite notre petit déjeuner et nous mettons en route pour acheter des billets pour l’ile de Bonnaventure.
Nous passons à la boulangerie prendre un sandwich à la boulangerie que l’on nous a recommandée hier. Nous arrivons par l’un des 4 bateaux de 9h. Le bateau se rapproche du rocher Percé, puis nous faisons le tour de l’île de Bonnaventure. Pendant le trajet une interprète des parcs nous présente les différentes espèces d’oiseaux que nous verrons sur l’île.
Quand nous rapprochons de l’île, nous apercevons d’abord des phoques en nombre puis les fous de Bassan. Le bateau s’éloigne de la falaise afin que nous puissions voir l’étendue de celle-ci, c’est déjà impressionnant de les voir sur la falaise, ça l’est plus encore de savoir que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg . Il y en a plus encore sur le dessus de la falaise, la colonie en compte 100 000: c’est la plus grande colonie d’Amérique du Nord. Juste avant d’arriver sur l’ile nous croisons un petit groupe de guillemots à miroir et quelques macareux.
Un intrus au-dessus de la colonie : un pygargue à tête blanche juvénil Le phoque, une allégorie de l’adolescence
Nous débarquons et choisissons de suivre l’interprétation d’un des gardes du parc qui tout au long du chemin jusqu’aux fous de Bassan nous en apprend sur la faune et la flore de l’île Bonnaventure . Nous arrivons à la colonie : la rencontre d’une colonie de fous de Bassan est une expérience multisensorielle.
La vue :c’est sans fin, 100 000 oiseaux et oisillons.
Le son: ça piaille ça fait de l’escrime avec son bec, ça s’envole et atterrit bruyamment
L’odeur: ça n’est pas anodin- 100 000 oiseaux avec des nids espacés tous les 80 cm…
Le naturaliste du parc nous éclaire sur les comportements des fous de Bassan. En dehors de sa période de reproduction, le fou est constamment en mer. Il pèche en faisant des piqués dans l’eau, il peut s’élancer d’une centaine de mètres et atteint des vitesses de plongeon frôlant les 100km/ heure.
Les couples se retrouvent en se donnant des petits coups de becsSéance de papouilles Attention: décollage imminent!
Après la présentation, nous faisons le tour de l’île et nous pique-niquons en chemin. En plus des fous, nous verrons un pygargue à tête blanche, des phoques en nombre, de goélands, de cormorans et des guillemots .
Un cormoran décolle Un fou de Bassan partant à la pêche
Nous retournons à l’embarcadère à 15h, juste le temps des se prendre la saucée dans le bateau qui tangue, tangue …
Le soir, nous allons a une causerie proposée par le parc sur les géants des mers: baleines et phoques.
La pluie ne s’ étant jamais vraiment arrêtée, nous mangeons au chaud dans un petit resto: guédille de crabe pou Alexis, galette de morue et fish and chips pour moi.
On plie et on se rend à 9h au site de Miguasha. Elevé au patrimoine mondial de l’UNESCO pour sa falaise fossilifère de la période du Dévonien (il y a 419 à −359 millions d’années), l’estuaire de Miguasha à l’époque rempli d’eau saumâtre accueillait 5 des 6 espèces de poissons de l’époque. Le premier représentant complet de l’espèce qui a fait la jonction entre les poissons tétrapodes et les tétrapodes terrestres y a été retrouvé en 2010 et identifié en 2013 ce qui a permis de rendre cette conclusion sur sa place de jonction avec les tétrapodes en 2020. Nous avons assisté à plusieurs interprétations intéressantes tout au long de la matinée dans le musée et sur la falaise. Nous cheminons dans les cailloux et nous pensons avoir trouvé un fossile de poissons à épine, il a un nom plus scientifique mais trop compliqué que je n’ai pas retenu…
Jeanne a même trouvé un fossile sur le plage. En noir sur la photo
Nous reprenons la route sous la pluie, une petite étape pour manger une guédille de Homard et un fish and chip au pharounet de Carleton.
Traversée de la Gaspésie sous la pluie, c’est un peu tristounet, on a eu bien froid dans la baie des Chaleurs.
Nous atteignons Percé sur les coups de 6h30, trouvons un camping un peu cher mais avec une vue magnifique sur le rocher Percé. Nous montons la tente sous la pluie… mais au moins on campe 2 jours de suite.
Le rocher percé éponyme
La pluie persistante nous pousse à manger dans la salle communautaire. Nous sympathisons avec des québécois en les entendant parler d’une bonne boulangerie.
Ce matin , on plie sous la pluie, on arrive tant bien que mal à préserver l’habitacle mais le double-toit est détrempé idem pour la bâche. Une fois le pliage terminé, la pluie se calme … La bonne nouvelle c’est qu’il est 8h et que le camping a un petit dinner, on rentre se mettre au sec et manger de bonnes crêpes à la québécoise ( plus fine que les pancakes, plus épaisses que le crêpes bretonne) servis avec du sirop d’érable 100 % pur.
Petit arrêt pour l’autocollant de Baie Trinité et on file vers Godbout, petit arrêt à l’information touristique pour notre dernier autocollant Côte Nord, il nous manquera ceux de nos premières étapes … Dans l’office du tourisme se trouve un ensemble de maquettes et de collections d’objets venant de la Marine, elle appartenait à un marin, ancien habitant de Godbout. Nous avons 30 min pour visiter Godbout avant de prendre le traversier. Nous nous arrêtons à un petit musée privé qui s’apparente à un cabinet de curiosités. Il comporte des collections d’objets autochtones : beaucoup d’art inuit, il y a même de canoës suspendus dont un en écorce de bouleau.
Nous prenons le bateau , la Gaspésie semble toute couverte de nuages. Nous allons sur le pont et peu de temps après, Alexis aperçoit un souffle, on aura tout juste le temps de voir un deuxième souffle et d’apercevoir une dorsale à la jumelle.
Au revoir Côte Nord Bonjour Gaspésie
Nous débarquons à Matane et travesons la vallée de la Matapedia. Après un bref arrêt à Amqui nous nous arrêtons pour pique-niquer à Rivière au Saumon ,dans un joli parc désert.
Puis, nous arrivons dans la Baie des Chaleurs, on admire les oiseaux au Parc de la grande envolée. On y observe de beaux hérons et des goélands. Une grue nous offre même le spectacle de son envol.
Arrivés à Carletone, douche froide: les campings sont complets, seul un camping sans douche -davantage prévu pour les véhicules récréatifs- a des places. On en trouve finalement un hors de Carletone mais près du site géologique que nous voulons visiter. Tant pis pour la soirée Conte au coin du feu, on sera trop loin pour revenir.
Ce matin, nous sommes réveillés par un goéland qui se pose sur notre tente et qui jacasse depuis 1 heure aux environs de notre emplacement. Nous restons un plus que d’habitude couchés, le contre-coup de l’ile nue. La pluie s’est arrêtée, mais il fait moins beau que les 2 derniers jours. Une longue route nous attend, nous avons un ferry pour la Gaspésie demain à 11h. Nous repassons au Parc Canada dans l’espoir de trouver des cartes postales des monolithes, il n’y en a pas malheureusement. Nous discutons de notre séjour sur l’ile et on me confirme que l’ile est un peu plus verte et luxuriante qu’ à mon dernier voyage il y a 10 ans, en effet il a beaucoup plu et l’ile est particulièrement verte cette année, et il y a 10 ans encore l’ile nue avait des pergélisols, les cétacés aussi ont déserté, on en voit moins qu’avant : ce sont les impacts du changement climatique.
Nous reprenons la route et allons voir les chutes du Manitou, nous descendons vers une première chute qui nous paraît déjà grande puis continuons plus bas et tombons sur une chute encore plus impressionnante: des flots d’eau foncée se déversent sur des chutes en granit rose et noir: un spectacle grandiose !
Nous reprenons la route, faisons étape pour l’essence et l’autocollant et mangeons à une brasserie St Hubert -chaîne de rôtisserie familiale au Québec comparable un peu a un Hippopotamus. Alexis peut enfin goûter une poutine végétarienne.
Nous refaisons étape à Port Cartier pour l’autocollant que nous n’avions pas pu avoir à l’aller et voir l’épave, la marée est plus basse. L’épave n’est toujours pas comme dans mes souvenirs, il n’y pas le mât. Après une recherche, nous apprenons qu’une partie de l’épave s’est décrochée et disloquée durant une tempête au moment des fêtes à l’hiver 2022. Tout s’explique! nous reprenons la route, il nous reste 80 km pour Baie Trinité.
Nous y arrivons vers 6h au camping ensoleillé,nous avons un emplacement avec vue sur la baie et l’Ilet au caribou. Nous montons la tente et allons nous promener sur l’ilet au caribou où il n’y a plus de caribous depuis longtemps. C’est un beau petit ilet où l’on peut se rendre a marée basse par un banc de sable fin. Nous entendons puis voyons un merlin- un petit rapace- au sommet d’une branche, malheureusement Alexis n’a pas pris sont téléobjectif …
Nous rentrons manger faire un feu de camp et dormir.
Ce matin on plie vite, il nous reste quelque 230 km pour rejoindre Longue Pointe de Mingan. Nous devons nous y rendre pour 14:30. Nous avons réservé auprès des Parcs Canada une nuit en camping sur l’Ile Nue. Il y a 2 emplacements et une toilette sèche pour toutes commodités.
Sur la route, nous nous arrêtons à Sept-Iles, juste le temps de faire un plein et de prendre un café à l’emporter ( Je récupérerais mon autocollant au retour de la Minganie).
Vers 11h, nous arrivons aux Chutes du Manitou, nous nous renseignons sur le sentier pour savoir si nous avons le temps de le faire avant de nous rendre à Longue Pointe de Mingan. Renseignement pris, nous décidons plutôt de continuer et de nous arrêter au retour pour ne pas trop courir mais nous ne repartons pas les mains vides: nous collectons 4 autocollants ! (Chutes Manitou, Rivière au Tonnerre, Rivière St Jean et Longue Pointe de Mingan).
Nous entrons dans Longue Pointe de Mingan vers midi, nous arrivons directement devant une cantine et les bureaux de Parc Canada ou nous devons nous acquitter des droit d’entrée du Parc. Après une petite hésitation, nous allons au bureau du Parc. Lorsque nous arrivons, nous indiquons que l’on vient payer nos droits pour camper. Ils nous disent que justement ils parlaient de nous car malgré le beau temps, le vent se lève et il est possible que notre séjour soit compromis … On nous demande quelle compagnie nous amène sur l’Ile. Ils appellent tout de suite pour se renseigner, la compagnie semble pouvoir maintenir le trajet si nous nous y rendons vite. On paie notre accès au Parc, on nous briefe sur les règles dans le Parc, on nous donne un sac poubelle avec le numéro d’urgence des Parcs du Canada en cas d’accident grave ou de tempête. On nous explique qu ´il y a maintenant un abri près du débarcadère et à 1,2 km du camping et que nous pouvons l’ utiliser si une tempête se lève, il y a un poêle et une caisse de premiers secours. Nous devons prévenir si nous utilisons le matériel. Nous devons laisser nos informations bancaires si jamais le bateau ne peut pas nous récupérer le lendemain, mais seulement le jour d’après pour nous facturer une nuit supplémentaire. Nous devons prévoir de l’eau pour 2 jours entre 6 et 8 litres.
Nous commandons à manger en vitesse et pendant qu’Alexis attend les commandes, je me presse de réorganiser les affaires dont nous avons besoin alors que nous devions avoir le temps car initialement la traversée devait se faire dans 2 h 30 . A présent, on part dès qu’on est prêts car la houle monte. Nous devions initialement faire l’ Ile au Perroquet avec un groupe puis être déposés à l’Ile nue, mais vu le temps ça sera Ile nue aujourd’hui et Iles au Perroquet demain.
Le trajet se passe bien, ça tape et ça vente mais y a un beau gros soleil. On arrive sur l’Ile et nous sommes accueillis par Mathieu- interprète des Parcs Canada- les interprètes sont des médiateurs qui font des présentations dans les parcs, ce sont souvent mais pas nécessairement des étudiants en biologie.
Nous arrivons vers 13:30 et les derniers groupes de visiteurs sont déjà partis. Il y a des visites avec escale d’1 ou 2 heures sur l’Ile Nue mais elles repartent toutes vers 1h. Matthieu est donc seul sur l’Ile jusqu’à ce que le bateau de Parcs Canada vienne le chercher vers 15h ( on le dépose vers 9:30 les interprètes, changent d’ile tous les 2 -3 jours). Nous posons nos gilets de sauvetage dans l’abri à tempête et les bagages le temps que Mathieu nous fasse un bout de son interprétation.
L’Ile Nue a un périmètre de 8 km, le sentier est principalement sur le littoral, tout l’intérieur de l’île est couvert d’une toundra -végétation très basse que l’on retrouve habituellement en haute montagne ou au delà du 51 eme parallèle (l’archipel de Mingan est au 50 eme). Il n’y a pas de sentier dans les terres pour ne pas abîmer cette végétation sauf à 2 -3 endroits où des sentiers ont été créés pour contourner des lieux de nidification des sternes et de linicols. Contrairement au reste de la région, les îles Mingan ne sont pas en granit mais en calcaire. Elles ont été des sédiments de coquillages que la glaciation a tassé pour former une roche sédimentaire par l’action du gel puis du temps, des monolithes se sont créés, les parties les plus dures restant et les plus fragiles s’effritant : des personnages de pierre et des table de pique-nique se sont créés. On retrouve sur les patières de nombreuses espèces marines- algues et coquillages et des fossiles. Et on peut y apercevoir l’Ile aux Perroquets qui peut faire penser à un paquebot dans la brume.
Après ses explications, nous reprenons notre barda et nous mettons en route pour le camping à 1,2 km. N’ayant pas pris de gros sacs de randonnée faute de place il n’est pas aisé de porter nos affaires pour la nuit même si nous les avons réduit au maximum car il nous faut des affaires chaudes pour la nuit sur l’Ile et prévoir eau et nourriture pour deux jours. L’emplacement de camping est paradisiaque. Il comprend le nécessaire :un coin pour faire un feu, pour manger , l’espace pour dormir est délimités par des petits troncs en bois flotté, et des toilettes sèches non loin. Nous pouvons faire un feu sur les parties de la plage qui seront immergées par les marées. Le feu de camp est une tradition majeure du camping québécois. Nous montons la tente, admirons un peu la vue du camping. Puis nous nous mettons en marche pour le tour de l’île, le cheminement se faisant sur le littoral , dans les cailloux, il est indiqué de compter entre 4 et 6 h. Nous partons vers 15h30 en direction du sud. Nous arrivons sur la Montagnaise ( nom d’une tribu autochtone) c’est le plus grand monolithe de l’île , il fait près de 10 m.
Tout au long de la balade nous avons pu observer de nombreuses espèces d’oiseaux : linicoles, sternes, différentes espèces de goëlands, des cormorans et un fou de Bassan. La mer agitée ne rend pas propice l’observation des cétacés d’autant qu’apparemment ils ne sont pas venus en nombre. Cet hiver il y a eu moins de neige donc les nutriments apportés par les rivières à la fonte des neiges ont été plus faibles.
La montagnaise
Nous passons prêt de l’ilôt qui a a été utilisé par les basques dans les années 1500. Ils venaient ici avant la « découverte » par Jaques Cartier. Ils avaient installé des fours basques pour transformer la graisse de baleine fraîche en huile.
Puis nous arrivons au Havre, une magnifique baie, un endroit magique.
Nous arrivons à une nouvelle zone de monolithes, il y en a grosso modo 3 ( au niveau de la Montagnaise au quart sud est, les 2 autre sont à l’ouest après le havre et l’autre au nord juste à côté du débarcadère.
Quelques uns de ces monolithe ont une forme de table, il y a des photos du début du XXème où l’on y voit des messes se tenir utilisant les monolithe pour autel, ou des pique-niques.
C’est la fin de journée et nous cherchons l’endroit idéal pour admirer le coucher de soleil comme nous l’a conseillé Mathieu. C’est la golden hour la marée est remontante, nous rejoignons l’embarcadère à nouveau en attendant le coucher du soleil, nous nous promenons dans les monolithes qui avec les ombres et la lumière dorée nous offrent un spectacle magnifique. Nous nous rendons compte que nous risquons d’être un peu pris par la marée remontante, une partie du sentier sera peut- être immergé. Nous positionnons quelques pierres plates pour nous créer un passage et nous retournons à notre poste pour admirer le soleil se coucher entre 2 monolithes qui encadrent l’ile aux perroquets et le soleil. Une fois le soleil couché, nous nous hâtons et passons tout juste à pied sec, il s’en est fallu de peu!
La golden hour sur les monolithesL’heure bleue sur la baie
Nous rentrons au camping, je fais un feu avec des bois flottés ramassés sur la plage comme nous ont indiqué les gardiens du parc et Alexis prépare un taboulé . Nous regardons les étoiles se lever petit à petit, puis le ciel se couvre, nous attendons que les dernières cendres se consument et nous allons nous coucher: un repos bien mérité !
Nous plions tôt ce matin, nous voulons visiter le parc naturel de la Pointe aux Outardes et dormir à Port-Cartier le soir, beaucoup de route en perspective (un peu plus de 200 km). Nous passons voir l’installation de Patrick et rencontrons sa blonde en quittant le camping.
La Pointe aux Outardes tient son nom de Cartier qui en passant aux abords de la Pointe a cru reconnaître des outardes alors qu’ il s’agissait de bernaches du Canada- une sorte d’oie sauvage canadienne qu’on peut voir dans le chef-d’oeuvre cinématographique des années 90: L’envolée sauvage (cassette VHS qui a été vue maintes fois dans la famille Millet).
Nous arrivons au Parc Naturel qui est composé de 5 biomes (forêt Borel, forêt de pin rouge, marais salé, dunes, prairie). Un visite guidée est proposée à 10h. On nous fait découvrir la flore de ces différents écosystèmes et un peu de faune. Nous avons de la chance: les Outardes absentes ces derniers jours sont de retour. On nous indique les baies comestibles et les toxiques. Notre jeune guide de 16 ans qui vient de la Chute aux Outardes est très pédagogue.
Nous retournons voir les oies sauvages au marais salant avant de partir. Petite étape à Baie Comeau pour faire quelques courses, le plein, manger et récupérer l’autocollant Baie Comeau. Nous mangeons au Parc des Pionniers où l’on retrouve la structure en bois de l’autocollant. En repartant nous passons à côté d’une aluminerie- sans doute celle où travaillait Jean François. Nous continuons la 138 et il nous reste 173 km jusqu’à Port Cartier. Nous ne nous arrêtons pas pour les autocollants de Gobout car nous y repasserons dans quelques jours pour prendre le ferry en direction de Matane en Gaspésie.
Nous nous nous arrêtons à la Pointe aux Anglais- un très joli bourg- et pour récupérer l’autocollant mais là :malheur! l’information touristique est fermée le mercredi. Nous reprenons la route pour Port-Cartier et là, caramba! l’office du tourisme vient de fermer. Nous nous rendons au camping municipal -un vrai paradis- au vu de l’expérience précédente.
Nous nous installons et allons marcher le long de la plage où un bateau est échoué depuis 1977; nous sommes malheureusement à marée haute et on le voit moins bien que dans mes souvenirs.
Nous rentrons manger au camping, je fais un feu de bois et nous essayons de trouver un moyen pour faire cuire notre blé d’Inde ( maïs). Après plusieurs changements de stratégie, nous réussissons à les faire cuire et ils sont délicieux. En dessert: des compotes et des chamallow grillés ! ( nous avons acheté des guimauves à l’érable mais nous terminons d’abord notre ancien paquet). On se couche pas trop tard car une longue journée nous attend demain en Minganie.