Ce matin, nous nous réveillons sous une pluie déjà intense, nous sommes contents de ne pas avoir campé! Nous observons des hordes de mouettes dans le marais salant depuis la baie vitrée. Finalement,nous renonçons à la promenade que nous avions prévue. Et nous prenons la route destination St Jean-Port-Jolie. Nous avons prévu de visiter une érablière. Le producteur M A Deschênes a 15000 entailles. Il nous montre sa forêt et nous explique tout le processus de fabrication. La saison de fabrication du sirop d’érable est de mars à mai au moment du dégel. Cela commence lorsque les nuits de gel sont suivies par des jours de dégel (température diurne positive, journée idéalement ensoleillée, et température nocturne négative). On troue les érables à sucre sur 2 cm après l’écorce pour récolter l’eau d’érable dans des tuyaux reliés ensemble. L’eau d’érable n’est pas de la sève à l’arrivée de l’hiver et pour se prémunir du gel, l’arbre s’assèche pour ne pas se fendre avec le gel, à l’arrivée du dégel en journée l’érable envoie de l’eau sucrée: l’eau d’erable en journée qui est tirée. Cela dure quelques semaines jusqu’au moment du dégel complet, à ce moment ça n’est plus de l’eau d’érable mais de la sève qui circule et la récolte est terminée.





Maintenant qu’on a de l’eau d’érable, on n’a pas le sirop d’érable, l’eau a 2 à 3 % de concentration de sucre contre 66% pour le sirop d’érable. Pour concentrer le sirop, avant on chauffe 40 litres d’eau d’érable pour obtenir 2 litres de sirop. Mais, depuis les années 70 on utilise des filtres par osmose inversée ( comme dans les sous-marins nucléaires apparemment) cela permet de concentrer l’eau d’érable d’un côté, d’obtenir de l’eau déminéralisée de l’autre côté. L’eau concentre et chauffe à 104 degrés pour créer le sirop d’érable, l’eau déminéralisée est réinjectée le soir pour nettoyer le filtre et la tuyauterie. Cette innovation a permis d’améliorer la performance d’un rapport de 1 à 8. La part chauffage est encore importante car il faut alimenter le feu tous les 1/4 h environ. En période de récolte c’est entre 3 et 4 personnes à plein temps: 1 pour l’alimentation du feu, 1 à 2 pour surveiller la préparation, 1 en forêt pour réparer les fuites, dûes aux chutes de branches et aux animaux qui déconnectent les tuyaux.



Puis vient la dégustation: ils nous expliquent les différentes teintes que peut prendre le sirop d’érable, à quoi c’est dû, nous dégustons les différents sirops du clair au sombre en passant par l’ambré. Nous goutons aussi le beurre et le sucre d’érable qui sont issus du même procédé que le sirop mais cuit à différentes températures.


Nous faisons notre stock de sirop puis nous repartons direction Québec sous une pluie intense toujours. Et là: caramba !la nouvelle tombe: les feux d’artifice de Québec de ce soir sont annulés et reprogrammés jeudi mais nous serons déjà repartis ( tristesse ).
Arrivés chez les parents de Gabriel, nous réorganisons nos bagages et faisons un brin de ménage dans la voiture qui a pris cher durant le voyage…
Gabriel arrive et me demande si je veux toujours aller aux feux malgré la pluie, je lui apprend qu’il sont reportés…
Nous passons une très chouette soirée à discuter . Le père de Gabriel est un peu vexé d’avoir lu qu’avec la fatigue du vol son bel accent chantant avait été difficile à comprendre pour les oreilles non habituées d’Alexis, il nous raconte des anecdotes de son voyage en France en 84.